La "fin" humanitaire justifie-t-elle tous les "moyens" ? Le Professeur Mattei, qui a dirigé pendant près de 10 ans une des plus importantes organisations humanitaire au monde, revient ici à ce qui fait sens dans l'action humanitaire. Son cadre est en perpétuelle mutation, de nouvelles puissances émergent et, sur le terrain, les humanitaires occidentaux se trouvent confrontés à de profonds changements.
Les Etats qui bénéficiaient de l'aide humanitaire affirment leur souveraineté et veulent mettre un terme aux derniers signes d'un néocolonialisme révolu en assumant eux-mêmes l'aide à leurs populations. Les frontières reprennent tous leurs droits mettant un terme à la doctrine du sans-frontièrisme ! Désormais, nombres d'ONG du sud peuvent afficher de solides compétences et se prévaloir de réels succès.
L'Occident n'est plus la seule référence. Pour l'ancien ministre, il s'agit de tracer les perspectives d'un nouveau chemin pour construire la future unité de l'action humanitaire. L'analyse des grandes catastrophes comme le tsunami du sud-est asiatique (2004) ou le tremblement de terre en Haïti (2010) permet de faire évoluer les analyses et les pratiques. Ce livre est un appel pour que l'humanitaire se réfère à l'éthique car c'est l'éthique qui fera entrer l'humanitaire dans la modernité et il est grand temps de placer la victime au centre de toutes les actions qui s'engagent pour elle en respectant sa pleine autonomie.
Nelson Mandela ne disait rien d'autre : "Tout ce qui est fait pour moi sans moi est fait contre moi".