Roger Xavier Lantéri, dans un ouvrage sans précédent, exhume et met en pleine clarté une quarantaine de silhouettes de femmes des VIe et VIIe siècles. Non pas des reines seulement, ou des moniales exceptionnelles, mais des femmes ordinaires qui, jusqu'à présent, baignaient dans l'anonymat : une adolescente qui se marie, une propriétaire qui écrit son testament, des paysannes qui moissonnent, une tisserande dans son atelier, des esclaves aussi, qui vivaient et travaillaient il y a quatorze siècles. Les Mérovingiennes n'étaient pas des fantômes, elles n'étaient qu'oubliées. A travers elles, surgissent les tableaux de la vie quotidienne des femmes en ces temps si mal connus. Le lecteur découvre les côtés les plus banals et les aspects les plus poignants, la façon d'accoucher, l'invention de la soupe, comment elles s'habillent, se parfument. Jusqu'à présent, les temps mérovingiens étaient décrits à travers des histoires d'hommes, des batailles, des prises de pouvoir. Derrière cette façade, il y a un univers étonnamment vivant où les femmes occupent souvent la première place. Connaissant parfaitement les documents de l'époque, l'auteur a puisé dans les testaments, les poèmes, les chroniques, les correspondances, les hagiographies et beaucoup de pièces méconnues qu'il cite minutieusement. Sans concession pour les sornettes historiques, il crève au passage quelques baudruches comme celle d'un concile décrétant que les femmes n'avaient pas d'âme. Les anecdotes abondent et les figures pittoresques animent ce livre au style alerte qui entraîne le lecteur dans les temps fondateurs de notre histoire.