Héros de la France combattante, grand serviteur de la nation et homme de lettres : le parcours exceptionnel de Pierre Messmer
" Pour me trouver moi-même, je pars et je combats " : la devise qu'il fait graver sur son épée d'académicien, en 1999, dit assez qui était Pierre
Messmer (1916-2007). Jeune homme de bonne famille promis à un bel avenir dans l'administration de la France d'outre-mer, rien ne le
prédisposait à sa première vie, celle d'aventurier, entreprise dès juin 1940 alors qu'il choisit de rejoindre Londres et la France libre pour
continuer le combat. De ses expéditions avec la Légion étrangère, de Dakar en 1940 jusqu'à la libération de Paris et la campagne d'Allemagne en
1945, il est ensuite parachuté au Tonkin, où il sera démobilisé. Débute alors sa deuxième vie, celle, programmée, d'administrateur : Mauritanie,
Côte d'Ivoire, Cameroun, A.-É.F., A.-O.F. Là encore, Messmer brille par son investissement et son grand professionnalisme. Tant et si bien que le
général de Gaulle, qui l'avait fait Compagnon de la Libération en juin 1941, décide d'en faire son ministre des Armées – il sera la cheville ouvrière
du grand dessein gaullien de la création de la force de frappe nucléaire. Messmer sera encore ministre dans le gouvernement Chaban-Delmas,
puis Premier ministre de Georges Pompidou (1972-1974). Sa vie politique achevée, celle d'homme de lettres commence : une troisième vie aussi
exceptionnelle que les deux premières, qui le conduit jusqu'à l'Institut de France, dont il devient le chancelier.
Fort de sources et de témoignages inédits, Frédéric Turpin brosse avec talent le portrait sans complaisance de cet homme de convictions, dont
les vies valent bien des romans d'aventures.
Professeur d'histoire contemporaine à l'université Savoie-Mont-Blanc, Frédéric Turpin est spécialiste d'histoire politique (du gaullisme tout
particulièrement), de la décolonisation et des mondes ultramarins. Il est notamment l'auteur de De Gaulle, Pompidou et l'Afrique (
1958-1974). Décoloniser et coopérer (
2010), Jacques Foccart. Dans l'ombre du pouvoir (
2015) et La France et la Francophonie politique. Histoire d'un ralliement difficile (
2018, prix Jean Sainteny 2019 de l'Académie des sciences morales et politiques).