Lucien Bonaparte aurait pu se contenter d'être le frère de l'Empereur. Son intelligence, sa passion de la politique et son courage en ont décidé autrement. Révolutionnaire, député, président du Conseil des Cinq-Cents, sauveur du coup d'État du 18 brumaire, ministre de l'Intérieur avant même d'avoir 25 ans, il appartient à ceux qui savent brusquer les événements pour changer le cours de l'histoire.
À l'autoritarisme de Napoléon, qui n'a eu de cesse de minimiser l'importance du rôle de ce jeune frère dans son ascension, Lucien Bonaparte préfère la liberté. Par conviction autant que par orgueil. Parfois avec regrets et amertume. Du pouvoir à l'exil, du chaos de la Révolution française au calme de sa retraite italienne, son parcours politique et personnel n'emprunte jamais les chemins déjà tracés. Devenu prince de Canino par la grâce du pape Pie VII, il reste profondément attaché à la République qu'il espère voir triompher un jour. Républicain de cœur, prince de circonstance, Lucien Bonaparte est un prince républicain.