Stéphane ne s'est jamais remis des joyeuses cavalcades du mois de mai, à travers les ruelles du Quartier latin. Dix ans après, il est encore tout essoufflé. Anna, elle, n'a pas voulu s'élancer : à Budapest, le résultat de la course est truqué d'avance. Quant à Mathias, il préfère avancer d'un pas lent. Il a deviné ce qu'on trouve au bout du chemin. Il fait donc courir les autres... Les autres ? Ils ne savent même pas qu'il existe une route ! Ni le Baron, qui, à force de jouer la mauvaise carte, a perdu un doigt. Ni Davier, l'ex-barbouze qui croyait pourtant marcher au pas. Et Lise encore moins, qui voulait faire une promenade en sens inverse. Ariane, n'en parlons pas : malgré son fil, elle s'est égarée dans une voie sans issue. Ils trottinent tous à leur propre rythme, mais le bruit de leurs pas, peu à peu, se perd dans le grondement des bottes qui, au loin, martèlent la chaussée...