Annette Hug s'empare de la figure de José Rizal (1861-1896), poète et médecin, héros national des Philippines. Elle raconte les deux années que Rizal passe en Allemagne et qu'il consacre, en marge de sa spécialisation en ophtalmologie, à la traduction du chef-d'œuvre de Schiller : Guillaume Tell. Schiller affirmait avoir écrit ce drame en réponse à la Révolution française ; Rizal s'en saisit pour transmettre à son peuple un souffle de liberté. Le quotidien du jeune médecin, ses échanges avec des ethnologues européens, les souvenirs de son enfance aux Philippines s'entremêlent avec le récit de la transposition en tagalog dans un tissage qui fait se rencontrer les époques, s'entrechoquer les paysages : les Alpes se superposent aux volcans en bordure du Pacifique, le lac des Quatre-Cantons se transforme en océan.
À travers l'aventure de cette traduction, Annette Hug interroge, dans une langue bouleversante de justesse, les enjeux de toute révolution d'un bout à l'autre du monde.
Annette Hug vit à Zurich. Elle a suivi des études d'histoire à Zurich puis de Women and Development Studies à Manille. À Manille elle apprend aussi le tagalog, la langue des Philippines. Elle a enseigné à l'université, travaillé comme secrétaire centrale dans un syndicat et écrit aujourd'hui pour différents journaux. Prix suisse de littérature 2017, Révolution aux confins est son premier roman traduit en français.