Les idées reçues ont la vie longue. Depuis le XVe siècle, nous vivons sur celle forgée par les hommes de la Renaissance que le Bas Empire romain est une période sans intérêt, méprisable. Perçue à travers le prisme de la Rome classique qui la précède ou celui de la civilisation médiévale à venir, elle n'a jamais été considérée pour elle-même. L'objet de ce livre est de montrer à quel point cette époque mérite que l'on s'y arrête. L'auteur lui rend toute son originalité : nouvelle atmosphère spirituelle, mutations politiques, artistiques, un esprit nouveau souffle dans tous les domaines. C'est, par exemple, entre le IIIe et le VIe siècle que l'on voit apparaître le premier art byzantin et l'art préroman. Mais pour modifier complètement le regard que l'on porte sur un moment d'histoire, ne faut-il pas changer les termes qui le désignent traditionnellement ? Décadence romaine ou Antiquité tardive ? À la fin de l'ouvrage, l'auteur n'hésite plus. --Gaëtane Guillo