Jean Lacouture, biographe des plus grands noms de notre histoire politique et culturelle, met son talent au service d'un mythe, Carmen, personnage de femme sombre et solaire, écrasée et révoltée, au double destin littéraire et musical.
Incarnant, sous la plume de Mérimée, la fatalité, celle de la gitane enfermée dans sa condition ethnique, sexuelle, professionnelle, Carmen devient, sur scène et par la musique de Bizet, une diablesse qui lance ses appels à la liberté « à travers la montagne » et court librement à une mort qu'elle semble avoir choisie. Jean Lacouture peint ce double portrait en le resituant, avec la rigueur et le brio qui sont sa marque, dans ses lieux et dans son histoire, au coeur d'un siècle où la France regarde l'Espagne, l'aime et la bouscule – de la révolte madrilène de 1808 contre l'intervention napoléonienne à la gloire de l'impératrice Eugénie de Montijo.
Un cahier photo retraçant en images l'évolution du mythe de Carmen accompagne cet essai captivant.