Raymond Aron, à la recherche d'une vérité commune ou du moins d'un bien commun, interroge la crise morale des démocraties libérales. Il dresse une typologie des libertés, évalue leur contenu, livre une réflexion sur les relations entre liberté et égalité, exprime son souci face à l'atonie civique. En tant qu'observateur des sociétés dans l'histoire, il s'interroge sur les enjeux autour de ces libertés, sur les inégalités, sur la citoyenneté, sur le pouvoir. Inquiet que dans nos sociétés hédonistes, la liberté se situe dans la libération des désirs, il désigne son souci par le mot vertu, et appelle chacun à être un citoyen vertueux, conforme à l'idéal de la société libre. Dans une société en perte de sens de la vie civique, son enseignement contribue à notre éducation politique de citoyen. Introduction à Raymond Aron, par Pierre Manent "Aron scruta la vie politique avec une attention infatigable jusqu'à son dernier jour. Le texte inédit que nous publions ici appartient à l'autre extrémité de la carrière de Raymond Aron. Il interroge la "crise morale des démocraties libérales". De bien des manières Aron parle de nous. Qu'il s'agisse de la liberté détachée de tout critère, de la légitimité démocratique très généralement reconnue, de l'absence d'une notion acceptée de la vertu ou du bien commun, nous nous reconnaissons".