Sébastien Joseph de Comeau de Charry, issu d'une famille noble bourguignonne, émigre à la Révolution pour entrer au service du roi de Bavière. Il sert brillamment comme capitaine d'artillerie. Ancien camarade de Bonaparte à l'école militaire de Brienne et l'un des plus brillants de sa promotion, Comeau est désigné par Napoléon comme officier de liaison avec le roi de Bavière, son allié. Pour sa brillante conduite à la bataille d'Heilsberg, en 1807, l'Empereur le décore sur le champ de bataille avec sa propre croix. Pendant la bataille de Wagram, en 1809, Bonaparte veut voir Comeau constamment à ses côtés pour suivre les conseils de celui qui connaît les lieux et la tactique de l'archiduc Charles. Après une blessure à la bataille de Polotsk, il rejoint sa famille qu'il a peu vue pendant les six campagnes faites au côté capitaine qui a su apprécier ses talents de tacticien et pour lequel il conservera toujours une admiration profonde. Maire de Saint-Martin de La Mer (Côte-d'Or) jusqu'en 1830, il vit ses dernières années dans son château de Lacour-d'Arcenay, où il écrit ses souvenirs, destinés à l'intimité de la famille. Le comte Robert deThy, le doyen actuel de ses descendants, en conserve précieusement le manuscrit dont la lecture laisse apparaître un homme d'honneur, un officier de haute distinction et un conteur attachant. De tous les mémorialistes, il est probablement l'un de ceux qui ont su le mieux rendre les réactions et le ton de Napoléon au combat.