Rappelons les faits : l'ethnologue Jeanne Favret-Saada, alors âgée de 35 ans, s'installe en 1969 à Vaucé et, durant plusieurs années, elle enquête sur la sorcellerie dans le nord-ouest de la France. En 1977, elle publie Les mots, la mort, les sorts (éd. Gallimard), puis, en 1981, avec Josée Contreras, Corps pour corps (également chez Gallimard), qui constitue un journal d'enquête. Au gré des sollicitations - participation à tel congrès, à tel ouvrage collectif, à telle revue - seule ou avec Josée Contreras, elle rédige nombre d'articles. Cependant, Jeanne Favret-Saada en retient dix, sortis entre 1983 et 1991, qui apportent une réelle contribution au désorcèlement et à l'ethnographie des sorts. En 2009, elle publie Désorceler (1) qui se veut une reprise de ces dix articles et une synthèse de ses recherches.