Détruire son père. En faire un petit tas de cendres au fond d'une urne. Comme du sable. De la poussière anonyme et sans voix. Cela peut sembler facile à une époque où la jeunesse tuait ses pères en écoutant Joan Baez et Donovan. C'est impossible pour Jean Calmet, professeur de latin à Lausanne. Comme il vient d'assister à la crémation de son père, les fantômes et les outrages du passé reviennent le tyranniser. Dans ce livre qui obtint le prix Goncourt en 1973, Chessex déroule le fil d'une vie dévorée par un ogre jouisseur et tonitruant, qui aura volé le plaisir de vivre à sa progéniture et crédité sa lâcheté. Un père ne meurt jamais.