- Vous avez une bouche magnifique. Et un prénom, peut-être ? insiste-il comme je persiste à me taire.
L'amusement se lit dans son regard pétillant, comme si nous venions d'entamer un jeu dangereux. Et, je le sens, cet homme est un excellent joueur.
- Votre bouche aussi n'est pas mal.
Pourquoi ai-je dit ça ?
- Content de voir que vous avez retrouvé votre. langue. Vous étiez devenue bien silencieuse tout à coup. Je vais essayer à nouveau : vous êtes ?.
- Très tentée par vous. Désolée. Je vous ai prévenu que l'alcool me rendait affreusement honnête ?
Il paraît presque déstabilisé et immobilise son verre à quelques centimètres de ses divines lèvres.
- Votre prénom, jolie Française, répète-t-il comme s'il ne s'intéressait à rien d'autre, alors que je viens de lui faire l'invite la plus franche de toute ma vie.
Il se penche soudain en avant, diminuant l'espace entre nous. Sa main entoure ma nuque et un frisson remonte sur ma peau.
- Réponds-moi, je dois savoir le prénom de la fille qui me regarde comme tu le fais en ce moment, susurre-t-il, passant brusquement au tutoiement.
Son doigt parcourt ma nuque dans une caresse infime qui monopolise malgré moi toute mon attention. Mes seins se dressent sous ma robe. Je suis vaincue.
- Camélia, murmuré-je
- J'ai envie de te sentir contre moi. Viens danser. Camélia, propose-t-il soudain.
Je ne trouve rien à dire, déstabilisée par sa façon de me regarder. Je deviens docile.
Si j'écoutais ma raison, je fuirais devant ce mec trop sûr de lui pour moi.