La mandragore, dont la racine représente grossièrement la forme humaine, a longtemps hanté l'imagination des esprits crédules et des apprentis sorciers en quête de démoniaque. Posséder la mandragore, c'était avoir entre ses mains le plus puissant des pouvoirs.
On comprend que ce thème ait pu fasciner l'auteur du Mystérieux Docteur Cornélius; jamais le goût de Gustave Le Rouge pour les sciences ésotériques, - disons le mot : pour l'occultisme - ne s'est déployé plus à son aise que dans ces variations sur la Mandragore magique.
Un livre qui tient en haleine du premier au dernier chapitre. Au Moyen-Age, on prétendait qu'elle naissait au pied des gibets, de la semence que les pendus répandaient en un ultime spasme, et on la confondit souvent avec la fameuse « Main de Gloire » ouvrant les portes de la fortune. Sur le plan de la phytothérapie, néanmoins, les vertus de la Mandragore sont réelles ; de même, en magie, la Mandragore constitue une sorte de témoin idéal, dont la puissance est proche de celle des dagydes. Gustave Le Rouge examine les grimoires, en dénonce les aberrations, mais souligne également les portes qu'ils nous ouvrent vers l'invisible. Émaillé d'anecdotes et de récits passionnants, son livre se lit comme le plus palpitant thriller. La mandragore magique, depuis longtemps totalement introuvable, est incontestablement une somme. Partant des vertus réelles et supposées de la Mandragore, l'auteur met en parallèle toutes les tentatives magiques de créer artificiellement un être humain.