Huit ans après sa victoire sur l'Allemagne, Staline avait atteint un tel degré de puissance qu'il semblait immortel. La Russie vivant dans un climat de terreur et de fascination entretenu par les procès, les déportations, la chasse aux sorcières, -l'affaire des blouses blanches- qui visait le juifs. Le monde entier -malade de la guerre froide-, s'endormait chaque soir en se demandant si le cataclysme n'était pas pour demain. C'est pourquoi la nouvelle de la mort de Staline, le 5 mars 1953, éclate comme un coup de tonnerre. Aussitôt après, la fascination qu'exerçait ce vieillard de 73 ans commence à se dissiper ; la terreur s'effondre par pans entiers ; c'est l'amorce du dégel. Khrouchtchev, Malenkov, Kossiguine, Brejnev, hier encore inconnus, occupent soudain le devant de la scène.
George Bortoli nous restitue la Russie comme nous ne l'avons jamais vue. Il fait revivre ce monde clos, suit Staline pas à pas durant les derniers mois de sa vie jusque dans le secret de sa datcha, jusqu'à sa mort, jusqu'au reniement de ses disciples.