L'anglais est devenu indispensable pour les échanges internationaux, c'est un fait établi. Néanmoins, cette langue que l'on pratique dans le monde du travail est, en réalité, rarement de l'anglais. Il s'agit le plus souvent d'une langue passe-partout constituée d'environ 1 500 mots et d'une grammaire simplifiée. Désormais décomplexées, les grandes entreprises françaises, surtout leurs équipes dirigeantes, ont une perception de l'anglais qui mêle ignorance, fascination, peur et mépris, à l'instar de Georges Clémenceau qui disait : "L'anglais, ce n'est jamais que du français mal prononcé". Au quotidien, les interprètes de conférence français-anglais ont l'occasion d'observer ces phénomènes qui suscitent, dans les esprits sensibles à la beauté et à l'importance de la langue, des réactions allant de la consternation à l'hilarité.