On peut voyager à pied, à cheval, en voiture, en bateau ou en ambulance. On peut emporter pour le trajet des biscuits, ou des pruneaux. On peut choisir la classe grand luxe... ou la classe tous risques. C'est parfois une question de tempérament, c'est plus souvent une question de hasard. Mais le proverbe italien dit : « Che va piano, va sano », et le proverbe français : « Petit train va loin ». Et là, il ne s'agissait pas pour le voyageur d'aller « petit train » mais de foncer à tombeau ouvert...
Extrait :
"Raymond ne pouvait pas retirer sa veste, à cause du Colt qu'il portait dans un étui, sous son aisselle gauche. C'était le printemps, mais il faisait déjà chaud. Le soleil montait dans le ciel.
- Il ne viendra donc jamais, murmura Abel.
Les yeux de Raymond se posèrent sur le visage de son ami. Il semblait que, depuis la dernière histoire, les rides le creusaient davantage.
- Il est obligé de passer par là, dit-il d'une voix très calme.
- Tu parles ! Avec tout ce qui est obligé, on devrait jouer les seigneurs, à Miami. Et t'as vu où on en est ?
Raymond « avait vu », en effet. Il était aux premières loges.
- Marchons un peu dans cette rue à droite, dit-il, on se fera moins repérer..."