Ces prêtres qu'on croyait disparus, ou du moins écartés par la réforme conciliaire de Vatican II, non seulement existent toujours mais leur nombre a augmenté depuis quelques années. Ils étaient une dizaine dans les années 70. Ils sont aujourd'hui près de cent. Satan, dont l'histoire s'est confondue avec celle des hommes, avait baissé pavillon devant la science et la raison. Voilà qu'il resurgit. Obscurantisme ? Signe des temps.
Autrefois, l'Eglise abusait du Malin pour effrayer les fidèles. Aujourd'hui, plus discrète, elle s'interroge sur ces phénomènes inexplicables. Les prêtres exorcistes ne croient plus guère, en général, au diable dans sa version cornue, mais se considèrent comme de véritables psychothérapeutes de l'âme, chassant avant tout la peur. Pourtant, certains d'entre eux observent, comme au XVIIe siècle, un rituel long et désuet, affirment l'existence du diable et mettent en avant la nécessité du combat spirituel. Qui a tort, qui a raison ?
Mgr Meindre, en charge des prêtres exorcistes pour l'Eglise de France, se garde bien de trancher. La raison imposerait de ne plus croire au démon mais aux troubles d'ordre psychiatrique. Que dire cependant des êtres "guéris" sous le coup d'un grand exorcisme. Cette étiquette, appuyée sur de nombreux témoignages, met en lumière l'un des malaises et l'une des peurs les plus étranges de notre société.