Je m'appelle Lux. En latin, mon prénom signifie « lumière », pourtant ma vie n'est que ténèbres. J'ai dix-sept ans et je ne crois ni en Dieu ni au paradis. Je crois uniquement en la souffrance et en la peur. Je commence à écrire mon récit infernal comme je démarre chaque journée : sans grande conviction. Je ne crois pas que je pourrais retrouver la joie de vivre. D'ailleurs, peut-on réellement éprouver un quelconque plaisir ici-bas ? Je n'en suis pas convaincue.
Un jour, grand-mère m'a dit : « Dieu n'éprouve que ceux qu'il aime... » Et bien qu'il m'aime un peu moins ! Ces derniers temps, je suis toujours en alerte. Comme si j'étais sur le point de mourir sans même m'en apercevoir. Il ne me reste rien mis à part cette peur saisissante qui s'est emparée de moi. Ce que je vais devenir ? Je n'en ai aucune idée. Pour le moment, je veux simplement dormir pour ne plus rien ressentir. C'est si dur, que j'ai l'impression de manquer d'oxygène.
Je suis fatiguée de ces dernières semaines éprouvantes. J'aurais voulu fuir, mais je ne pouvais la laisser seule. Jusqu'à son dernier souffle, je suis restée assise à ses côtés sans jamais lâcher sa main. Grand-mère était tout pour moi et maintenant elle n'est plus là. Je n'ai pas la force de continuer sans elle, je n'ai pas l'envie de vivre plus longtemps. Car ce monde est bien trop oppressant, bien trop triste pour que je puisse un jour y trouver ma place.
Il parait que chaque être humain possède un ange gardien qui veille sur lui. On ne sait pas quelle forme il prendra, un vieil homme, une petite fille, un animal... On ne le voit pas quand il s'approche de nous. On ne l'entend pas quand il nous chuchote à l'oreille quelle direction prendre. Il nous guide sur le droit chemin, nous envoie des signes. Il aide les mortels à survivre à cette vie semée d'embûches. Chaque être humain a un ange gardien qui le protège, moi je n'ai personne car il n'y a pas d'anges pour les anges...