Ils sont trois, que soudent le dégoût, l'attachement et la routine. Daniel ; sa Maman, qui le berce jusqu'au vomissement ; à l'écart, le père tente gauchement d'arracher son fils au papier de soie poisseux des caresses maternelles. Prisonnier d'un château de sable mouvant, Daniel tente de s'éjecter en peignant.
Extrait :
- Il faut me comprendre, mon enfant. Je n'ai pas que des devoirs envers toi. J'en ai aussi envers ton père, Daniel. Peux-tu comprendre cela ?
- Dis-moi la vérité, maman. Est-ce qu'il te force ? Est-ce qu'il t'oblige ?
- Mais... Comme tu es jeune, mon petit garçon. Comme tu es ombrageux.
- Réponds-moi, maman.
- Il ne me force pas, non. C'est moi qui lui donne ce qu'il est en droit d'espérer. Oh, pas souvent, ton père n'est plus un jeune homme, Daniel. Mais si je refusais, crois-tu qu'il l'admettrait, lui ?
- Tu n'es qu'une putain, maman.
- Ne m'insulte pas, mon chéri.
- Une putain ! Une salope ! Tu n'es qu'une salope maman !