L'Europe actuelle repose largement sur l'héritage du millénaire médiéval. La prise de possession du sol par l'homme, les premières manifestations de son contrôle sur les forces naturelles, le triomphe définitif du couple, la mise en place des strucures mentales, artistiques et intellectuelles que nous connaissons toujours, sont de ces temps. Cette naissance de l'Europe ne s'est pas accomplie sans compromis. Durant cinq siècles, de 400 à 900, la fusion entre la civilisation gréco-romaine et le monde des peuples du Nord fut lente et difficile ; et il ne s'agit en rien d'une période de " décadence " ou de " recul ", mais d'une enfance du monde " chrétien " dont la belle tentative de synthèse carolingienne habite encore nos esprits. Après cette période, il faut encore quatre autres siècles pour que s'édifie le monde occidental médiéval, celui des seigneurs et des rois, des gras labours et des riches marchands,des églises romanes, puis gothiques. Non sans qu'apparaissent les premiers signes de tensions, au moins sociales et économiques, dont l'accèIération marquera la période suivante, toujours " médiévale " mais qui est la base d'une nouvelle époque " moderne " de la conquête du monde par les Européens.