Dans la saga napoléonienne, quel étonnant parcours que celui d'Alexandre Berthier !
Fils du géographe en chef des armées du roi, il embrassa très jeune la carrière des armes et, à 36 ans, il était déjà colonel lorsqu'éclata la Révolution. Ayant reçu la formation d'un officier d'état-major, il devint major général des armées de Napoléon et, à ce titre, s'il assista à toutes les batailles, il n'eut jamais l'occasion d'en gagner une lui-même. Il commanda plusieurs fois l'ensemble des forces françaises et supporta le poids de l'organisation et de la logistique des armées sans défaillance pendant toutes les guerres de l'Empire. La tâche colossale et obscure qu'il accomplit avec une équipe d'excellents adjoints permit à Napoléon de remporter toutes ses victoires.
L'empereur, reconnaissant, le combla de bienfaits et lui fit don de la principauté de Neuchâtel en Suisse. Rallié à Louis XVIII, mais fidèle à son serment, il resta à l'écart pendant les Cent Jours. Sa mort, en 1815, posa une énigme non encore résolue : suicide, accident ou assassinat ?
Par sa personnalité, son action, ce pilier de l'Empire reste un être à part, à la fois passionnant et original.