Jane arrive à Berlin par une triste nuit de novembre. Sa compagne Petra l'a installée dans un bel appartement du quartier branché de Mitte. Pour Jane tout est nouveau : la langue, les rues, les gens, sa situation. Elle est isolée, enceinte, et voudrait s'intégrer. Alors que Petra est occupée à travailler, elle reste seule à la maison et se demande encore si elle fait bien d'avoir cet enfant. Elle explore le voisinage. Dans le bâtiment abandonné qui surplombe leur cour, une lumière vacille : une ombre passe dans l'escalier. Des cris dans la nuit, une voix d'homme, des pleurs d'enfant. Au matin Jane voit par la fenêtre une jeune fille habillée d'un manteau à capuche rouge traverser la cour. Son visage, très jeune, est outrageusement maquillé. Très vite, Jane devient obsédée par la cour et par ses voisins, la pensée de sa maternité imminente se transforme en visions, en délire. Le lecteur, troublé, suit Jane dans cette ville hantée, et il a sans doute moins peur pour elle que pour le mal qu'elle peut faire autour d'elle, ou en elle. Dans ce thriller magistral, Louise Welsh subvertit et rajeunit les conventions du genre. Le résultat est puissant, impressionnant, et très noir.