Quelquefois, tapi sous la haie d'aubépine, je l'épiais, surtout le matin, à l'heure où les enfants sont le plus légers. J'étais ému de la voir courir çà et là, sans but apparent. Jamais elle ne regardait de mon côté. Quelquefois, essoufflée par l'ardeur de sa course, elle s'arrêtait, haletante, à deux pas de ma cachette. Et alors je la voyais bien, car je pouvais la regarder à loisir. Elle avait de grandes jambes nues, griffées par les ronces, deux yeux verts très foncés, et quelques taches de rousseur sur les bras, au cou. Je la trouvais laide et effrontée.