Diyarbakir, capitale du Kurdistan turc, aujourd'hui : sur les remparts de la forteresse antique de Sur, la neige tombe. Lente, douce et tranquille.
Dialoguant avec une mystérieuse interlocutrice, Oya Baydar, figure majeure de la littérature turque et ancienne militante marxiste, revient sur
une vie de luttes dont la tragédie kurde contemporaine est l'ultime chapitre.
L'idéal révolutionnaire et les bonnes intentions d'une génération d'intellectuels turcs se heurtent, en des chants alternés, à la réalité crue de la
guerre et quotidien d'un peuple, pour qui l'urgence est de survivre.
Née à Istanbul en 1940, Oya Baydar a publié son premier roman à 17 ans, avant de passer dans les rangs du marxisme et de s'engager dans une
carrière politique. Arrêtée en 1971 à la suite du coup d'État, elle a été emprisonnée pendant deux ans, avant de s'exiler à Francfort de 1980 à
1991. Ce n'est qu'en 1991, qu'elle regagne la Turquie et renoue avec la scène littéraire. Elle est l'auteur de six romans très remarqués, dont
Parole perdue (Phébus, 2010) et Et ne reste que des cendres : deux chefs-d'œuvre.