Le message était d'une brièveté caractéristique : « 2 paq. arr. jeudi 10 h 30 » . Jeudi. Demain. Plus tôt que prévu. Le pasteur Johann Wiessmeyer leva les yeux vers Marina Eberhardt : « Je vais avoir besoin de votre aide.
Je les recevrai et les conduirai à la gare de Blumental-Est, qui est pratiquement désaffectée. Ensuite il suffira que vous les cachiez jusqu'à minuit. Puis j'irai les chercher, les chargerai dans le camion et si Dieu le veut, je franchirai la frontière sans incident ».
Marina n'eut aucune hésitation : « Comptez sur moi, Johann ». Juillet 1944. A Blumental, tout près de la Suisse, la famille Eberhardt, grand-mère, fille et petites-filles, est venue se mettre à l'abri des bombardements sur Berlin. On voit rarement le grand-père, haut dignitaire du régime nazi.
Il fait très beau, cet été-là. Mais on commence à réaliser que l'Allemagne va perdre la guerre. Mais le pasteur de la petite ville a de bien étranges activités clandestines.
Et Marina, sa complice, la fille du général Eberhardt, ministre de l'Economie d'Hitler, cache des enfants juifs jusque dans la cave de la maison de son père - ce que ce dernier va finir par découvrir. Ursula Werner, née en Allemagne, aujourd'hui américaine et dont l'arrière-grand-père était ministre d'Hitler, s'est inspirée d'un épisode de son histoire familiale pour écrire ce livre, son premier roman.