Elle était minuscule et elle prenait toute la place. Avec sa voix rauque, voix de fumeuse, voix de femme déterminée, elle en imposait du haut de ses cinq pieds, juchée en permanence sur des talons aiguilles. Elle passait ses journées debout, à travailler sans relâche, et ce n'est qu'une fois à la maison, brisée de fatigue, qu'elle acceptait de descendre de cette plateforme qui semblait lui permettre de tout contrôler, de tout diriger. L'homme de la maison, c'était elle, Mado, ma mère. Enfin, ce qu'était devenue ma mère, après. Parce qu'il y a eu un avant.