Lorsqu'il a écrit Le coût de la Révolution française - un succès persistant - René Sédillot a couvert une période de vingt années, de 1789 à 1815. Avec Le coût de la Terreur, il n'embrasse que les deux années qui vont de septembre 1792 (Valmy, la naissance de la Convention, l'an I de la République, les massacres), à juillet 1794 (Thermidor, la chute de Robespierre). Deux années qui marquent le sommet de la Révolution. Sommet de tension politique, avec le comité de Salut public, la Commune, le Tribunal révolutionnaire, les sections sans-culottes, les Jacobins. Sommet de tension économique et financière, avec l'inflation des assignats, la taxation des denrées, le rationnement. Sommet de tension guerrière, avec l'invasion, les batailles aux frontières, la révolte des Vendéens, sommet de la répression avec la loi des suspects, sommet du vandalisme. Le coût de la Terreur ne vise pas à refaire l'histoire linéaire de ces deux années. René Sédillot, dont on admire toujours la clarté de pensée et d'expression, analyse, avec autant de sérénité qu'il se peut, chacun de ces drames, alors portés au paroxysme. Il en remonte les rouages. Il n'ignore pas les apports de ce temps troublé (le système métrique, l'ébauche du franc de germinal), mais il en évalue le prix culturel (Lavoisier guillotiné), le prix spirituel (la déesse Raison, l'Être suprême), le prix culturel et le prix démographique. L'ouvrage s'achève sur un double bilan : celui de Thermidor, qui met un terme à la dictature jacobine ; celui que permet la confrontation des Terreurs postérieures de l'Histoire - de la Commune de 1871, à l'holocauste cambodgien de Pol Pot.