La dénonciation régulière des « affaires » et des « scandales » laisse croire que les élites économiques et politiques ne sont pas à l'abri des mises en cause et des procès. Ces événements masquent pourtant une toute autre réalité. Les déviances et délinquances des élites ne sont pas perçues comme ayant la même gravité que celles portant atteinte aux personnes et aux biens. Elles ne suscitent pas non plus la même réaction sociale.
Une des originalités de ce sujet est de poser des questions qui ne sont jamais soulevées quand il s'agit d'atteintes traditionnelles aux biens et aux personnes. Où placet- on le curseur entre les déviances acceptables et celles qu'il faut réprouver pour assurer la stabilité d'une organisation sociale ? Suffit-il d'une norme pénale pour identifier un acte transgressif ? S'il y a bien eu des abus, leurs auteurs sont-ils vraiment mal intentionnés ? Ne sont-ils pas plutôt victimes d'organisations laxistes et de pratiques tolérées ? Quelle est enfin la sanction adéquate à ces débordements ? Ces enjeux sont autant intellectuels que politiques et éthiques.
Afin de pouvoir construire des positions réfléchies sur le sujet, la maîtrise des connaissances scientifiques existantes est un préalable indispensable. Tel est l'apport de cet ouvrage.