Sous le titre Je ne suis pas alpiniste paraît en 2008 un recueil de vingt-quatre nouvelles à l'univers envoûtant. L'auteur raconte à la première personne des histoires qui lui sont - ou pas - arrivées. Jamais frontière entre rêve et réalité n'aura été plus ténue. Il est question de lui-même et de son double, des conflits inextricables dans lesquels son esprit se débat et de solutions pour le moins radicales. Si la langue épurée et la structure volontairement répétitive ne sont pas sans rappeler celles des contes, le propos, lui, est d'ordre métaphysique. L'auteur - qui a choisi les noms intermédiaires de Domantrener ou Robocop - prouve aussi dans ses nouvelles qu'il n'est pas dénué d'humour. Du fait de son handicap, son rapport biaisé au monde l'amène à être à fleur de peau. D'où la valeur extrême de chaque mot, de chaque adjectif dûment pesés. Pour Magne Skaden, le langage est une question de vie ou de mort. Ce recueil, preuve éclatante d'une sensibilité et d'une intelligence hors pair, entraîne le lecteur dans un voyage qu'il n'est pas près d'oublier.