Ce sont les romans qui nous disent le plus de vérité sur la vie : ce qu'elle est, comment nous la vivons, quel sens elle pourrait avoir, comment nous la goûtons et l'apprécions, comment elle tourne mal et comment nous la perdons. Les romans parlent à, et émanent de, tout ce que nous sommes - esprit, coeur, oeil, sexe, peau ; conscient et subconscient... Ils rendent des personnages qui n'ont jamais existé aussi réels que nos amis et des écrivains morts aussi vivants qu'un présentateur de télévision... La meilleure fiction fournit rarement des réponses ; mais elle formule exceptionnellement bien les questions...
Et c'est à travers dix-huit chroniques - plus une nouvelle- que Julian Barnes nous entraîne à la rencontre de romanciers lui ayant fait connaître «ce lien profondément intime qui s'établit quand la voix d'un écrivain entre dans la tête d'un lecteur».
On connaît son amour pour la France et on ne s'étonnera donc pas que près de la moitié d'entre eux soient français ou francophiles comme lui, par exemple Kipling ou Ford Madox Ford. Voici Mérimée, Chamfort, Félix Fénéon, évidemment Flaubert, plus Michel Houellebecq, au fil des pages où l'érudition laisse souvent la place à énormément d'humour - à quoi n'échappent pas non plus Orwell, Updike ou Hemingway. Au final, un éblouissant et décapant florilège.
Julian Barnes vit à Londres. Auteur de quatorze romans ou recueils de nouvelles, de six essais ou récits, traduits en plus de trente langues, il a reçu en 2011 le David Cohen Prize pour l'ensemble de son oeuvre et le Man Booker Prize pour Une fille, qui danse