Doit-on payer toute sa vie un délit mineur commis du temps de sa jeunesse ? Une vie exemplaire peut-elle racheter les faits passés ? En 1974, Laura, 19 ans, est condamnée à six ans de prison pour trafic de drogue (elle n'a pas voulu livrer les vrais commanditaires) mais son grand-père la fait évader. Vivant dans la peur d'être découverte, elle change de nom, enfouissant en elle le lourd secret. En 1995, mariée, mère de famille exemplaire, elle voit resurgir dans sa vie le directeur de la prison de Pau... Un étrange destin de femme traquée qui vit dans le mensonge, la double vie, la peur et le silence (on pense à cette Française rattrapée au Mexique par Interpol pour un braquage commis 24 ans auparavant, ou à cette ancienne des Brigades Rouges, devenue assistante sociale).
Michèle Halberstadt sait parfaitement évoquer, sans effets ni pathos, la souffrance, sa résonance intérieure, les non-dits qui enferment plus que les verrous, la mélancolie de devoir vivre sans partager l'essentiel de soi et la culpabilité devenue une seconde peau.