Japon, ère Meiji (1868-1912) :
après une longue période d'autarcie, le pays s'ouvre à l'Occident.
Mais ce n'est pas sans heurts ni hésitations que les Japonais intègrent les nouveaux modèles.
Les traditions féodales sont toujours là, vivaces, et enserrent l'existence de chacun dans un écheveau d'us et de coutumes.
Fumiko Enchi a choisi ce cadre historique pour nous conter, avec un lyrisme contenu, la vie d'une femme mariée jeune à un haut fonctionnaire, qui va servir son époux jusqu'à la mort ;
afin de garder cet homme égoïste et volage, elle devra même accueillir sous leur toit ses maîtresses successives.
Un chemin sinueux, parsemé d'embûches, que l'héroïne va parcourir lentement,
faisant montre d'une force et d'une ténacité hors du commun,
au nom d'un principe fondamental : la défense de l'unité familiale.
Un récit subtil et paradoxal, car ce parcours est non celui d'une défaite,
mais celui d'une victoire qui appelle l'admiration sans attirer de compassion.
Ce grand roman, qui se présente comme une saisissante galerie de portraits féminins, constitue ainsi un document remarquable sur la difficile mutation du Japon vers la modernité.