A chacun des innombrables masques de femme du théâtre nô correspond un caractère féminin particulier.
Trois masques, tous passionnés et torturés, servent de modèles et de symboles pour l'évolution psychologique et dramatique des personnages de ce roman :
«la possédée», «la longue chevelure» et «le puits profond», qui donnent leurs titres aux trois chapitres du récit.
Le nô est donc ici la métaphore romanesque des rapports des personnages, mais aussi un arrière-fond culturel essentiel.
Aux mystères et à l'envoûtement esthétique de cet univers théâtral s'ajoute le climat inquiétant de la possession et du spiritisme.
La protagoniste, Mieko Toganoo, poète renommé, directrice d'une revue littéraire, s'intéresse en effet aux cas de possession dans la littérature classique et en particulier dans le Roman de Genji.
Ce n'est pas, on le découvrira, un simple intérêt intellectuel.
Son fils, Akio, est mort en escaladant le mont Fuji.
Depuis lors, une relation ambiguë l'unit à sa belle-fille qui se laisse étrangement manipuler, tout en séduisant deux hommes, devenus des pantins entre les mains des deux femmes.
Pourquoi ce jeu où le sado-masochisme se nourrit de littérature et de spiritisme ?