Ainsi que les présente son auteur, voici des petites chroniques dilettantes et disparates où il est question du temps et de la vitesse, des îles et de la mélancolie... mais aussi des chats, des tortues et des Chinois. Denis Grozdanovitch offre lui-même, à coup sûr, un bel exemple de dilettantisme puisqu'il oublie bien souvent de rassembler ses notes ! Aujourd'hui cependant, il nous livre quelques-uns des textes tirés des carnets rédigés tout au long de ses pérégrinations : dans le domaine des sports de raquette, dans le cercle confiné des joueurs d'échecs ou bien la confrérie anonyme des lanceurs de cerf-volant (où nous côtoyons de burlesques et excentriques Tueurs de temps ...), dans les musées désertés où nous réveillons en sa compagnie des peintures endormies, puis, enfin dans la cosmogonie labyrinthique et enchantée des livres où, en fin lettré, il nous invite en ami dans les œuvres d'un Powys, d'un Nietzsche, ou d'un Léautaud... Grozdanovitch tient à la fois du poète méditatif et du moraliste. Mais surtout, en humoriste portant un regard mi-tendre, mi-ironique sur l'actuel train du monde, il renoue avec la tradition d'un détachement philosophique où la pratique d'une certaine insouciance permet de s'offrir le luxe - devenu rare - de la désinvolture contemplative.