« C'est à ce moment-là, je crois, que je décidai de partir pour un voyage dont j'ignorais la destination et la durée. J'étais désargenté, désenchanté. Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie, me battre pour ou contre quelque chose, retrouver l'envie du bonheur et le goût de la peur, lutter contre la force des vents, éprouver la chaleur, le froid, casser des cailloux et, s'il le fallait, creuser les flancs de la terre. »
Paul Peremülter, la cinquantaine, est un homme arrivé au point mort dans presque tous les domaines : orphelin, le passé de son père disparu est un mystère ; écrivain, la parution de son dernier roman le laisse insatisfait, sa femme l'a quitté, son chien vient de mourir et son spermogramme est complètement plat... Le doute est là qui plane sur toute action et tout désir, et la dépression n'est pas loin. Après avoir ainsi fait l'inventaire de ses désillusions, Peremülter décide donc de partir vers d'autres horizons. Ce parcours initiatique vécu sur le tard le conduit de l'autre côté de l'Atlantique. Là, il va « bourlinguer », vivre de tous les métiers et de toutes les situations, de chauffeur pour milliardaire à Miami, en passant par pilote d'air-boat dans les Everglades ou confident pour un businessman newyorkais désabusé, avant d'atteindre les terres canadiennes et se baigner dans le lac où son père s'est noyé des années auparavant.
Au terme de son périple, après une ultime épreuve, Peremülter aura accompli toutes les étapes d'une résurrection ; il aura croisé de multiples personnages en une saissante galérie de portraits, forts et contrastés il aura retrouvé ses racines paternelles, et, surtout, il aura fait la paix avec lui-même pour se tourner de nouveau vers la vie.
Avec ce roman qui s'achève dans les forêts du Québec, Jean-Paul Dubois s'aventure dans de nouveaux territoires littéraires.