Pas tout à fait un recueil de souvenirs, pas tout à fait un roman.
Il se situe entre les deux dans un flou plus douloureux qu'artistique.
Ecrit après la mort de son fils François, tué dans un accident de la route en 1975 à vingt-six ans.
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Au cours d'une nuit d'errance dans les rues de Paris, entre Montsouris, Pigalle et Montparnasse, Michel Audiard invoque ses fantômes et ses souvenirs. Requiem, complainte ou rêverie hallucinée, La nuit, le jour et toutes les autres nuits ressuscite un Paris populaire marqué dans sa chair par les années noires de l'Occupation. On y croise Quenotte, fille d'un «charbon, vins, liqueurs» de la rue Saint-Jacques, tondue le dernier jour d'août 1944, et Myrette, la prostituée aux yeux couleur d'huître. On y retrouve la grosse Sophie Clodomir, ancienne championne de basket et joueuse de banjo, ou encore l'inénarrable Pamela de Sweerte, la femme du monde «aurifiée, emperlousée, sertie, damasquinée», dont le narrateur guette les fabuleuses apparitions.
Une dérive de noctambule inspiré, avec la drôlerie et la verve irrésistible du dialoguiste des Barbouzes et des Tontons flingueurs.
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Scénariste et dialoguiste de nombreux films légendaires du cinéma français, Michel Audiard (1920-1985) est également l'auteur de plusieurs romans. Il avait presque toujours une casquette vissée sur son crâne. Et question casquette il était imbattable. Il en avait si souvent changé au cours de sa carrière... Successivement soudeur à l'arc, opticien, livreur, cycliste puis journaliste, il entre dans le cinéma en 1949, presque par hasard, comme on pousse la porte d'un bistrot. Il n'en sortira que trente cinq ans et cent films plus tard. Par la grande porte cette fois-ci, et les pieds devant. Scénariste, dialoguiste, réalisateur et écrivain, il aura promené sa barque dans tous les méandres du septième art en lui donnant celui de la parole.