« Aucun écrivain, jusqu'à ce jour, ne s'est senti assez franc du collier ni assez ferme des rognons pour entreprendre la publication du Dictionnaire érotique complet ; publication jugée nécessaire cependant par tout le monde, par les gourmets aussi bien que par les goinfres, par les lettrés aussi bien que par les simples curieux. Pour moi, qui n'ai pas la vaine superstition du langage, et qui, au contraire, possède au suprême degré la haine, presque le dégoût de la feuille de vigne que les hypocrites placent sur leurs discours, j'aborde résolument le taureau par les cornes et j'essaie de faire, à mes risques et périls, ce que personne jusqu'ici n'a eu le courage de tenter. [.] C'est déterminément que j'ai composé ce recueil pornographique, sans arrière-pensée mauvaise, mais à titre seul de document pour l'histoire de la langue et celles des mœurs au XIXe siècle, et avec cette conviction, solidement ancrée dans ma conscience, que s'il n'est utile à personne, à personne non plus il ne sera nuisible. »