La pensée politique de Marat précède de loin celle des « philosophes » du XVIIIe siècle, tandis que Voltaire se jette aux pieds de Catherine II avec une ardeur toute juvénile « et les rêveries d'un vieillard de près de quatre-vingts ans » et que Diderot croit fermement qu'elle changera la face de son « empire », Marat refuse les offres du comte « Pouchkine ». Convaincu de la nécessité d'une pratique révolutionnaire pour soutenir les théories révolutionnaires il prêche la violence et l'insurrection. Ces Chaînes de l'esclavage (parues à Londres en 1774) apparaissent donc comme le « premier traité moderne d'insurrection ». Jean-Paul Marat, né en 1743 et mort à Paris le 13 juillet 1793 était médecin, physicien, journaliste et homme politique (montagnard à la Convention à l'époque de la Révolution). Il a longtemps été considéré comme le principal responsable des massacres de Septembre. Son assassinat par Charlotte Corday (guillotinée le 17 juillet 1793) permit d'en faire un martyr de la Révolution. Les chaînes de l'esclavage, c'est le premier développement, également antérieur à 1789, des positions révolutionnaires de Marat. « l'aigle va toujours seul, le dindon fait troupe ».
Plus de vingt-cinq années avant la Révolution de 1789, Marat pouvait écrire : « Le Mal est dans la chose même et le remède est violent. Il faut porter la cognée à la racine. Il faut faire connaître au peuple ses droits et l'engager à les revendiquer ; il faut lui mettre les armes à la main, se saisir dans tout le royaume des petits tyrans qui le tiennent opprimé, renverser l'édifice monstrueux de notre gouvernement, en établir un nouveau sur une base équitable. Les gens qui croient que le reste du genre humain est fait pour servir à leur bien-être n'approuveront pas sans doute ce remède, mais ce n'est pas eux qu'il faut consulter ; il s'agit de dédommager tout un peuple de l'injustice de ses oppresseurs. »