Une sorte de vie est un livre qu'il faut lire entre les lignes. Greene y parle de choses qu'il avait tenues secrètes jusqu'ici : les ambitions et les hasards qui l'ont conduits à devenir ce qu'il est, les circonstances de sa conversion au catholicisme, comme écrire, tout cela est presque « une sorte de » désespoir pour lui. Et toutes ces gravités sont dessinées ou évoquées d'un trait si léger qu'on pourrait croire à l'esquisse si l'acuité et l'ironie n'étaient là pour tracer profondément le sillon, en sorte que l'important est la résonance de la phrase. On retrouve la même retenue dans la tendresse voilée qui entoure et protège l'image de ses parents, des premières amitiés, des premières amours.