L'homme qui tue les gens, l'innukaknaaluk en inupiat, la langue parlée par la communauté esquimau du Nord de l'Alaska, c'est le méchant.
Dans le paisible bourg de Chuchki, dans la baie du même nom, la police n'a à régler, en général, que des histoires de bagarres à la sortie du bar
du coin, où les autochtones, un peu désœuvrés, sont bien trop alcoolisés. Il faut dire que c'est difficile, pour ces tribus de pêcheurs de baleine et
de phoques, de s'adapter à la vie moderne, à l'américaine. Alcool, chômage, obésité, ennui, misère sociale, violences conjugales sont leur banal
quotidien. Depuis peu pourtant, la corporation internationale GeoNord a ouvert une mine au nord de Chuchki, la Gray Wolf, accessible en avion
ou, si la glace est assez solide, en motoneige. Elle a donc offert du travail pour de nombreux habitants, privilégiant les embauches locales.
C'est dire que Nathan Active, state trooper de son état, s'ennuie ferme. Il rêve d'une mutation à Anchorage, la capitale où il a grandi, adopté par
des Blancs qui l'ont élevé après que sa mère, âgée de 16 ans à l'époque, l'a abandonné. Pourtant, tout va changer pour Nathan. À quelques
jours d'intervalle, deux hommes sont retrouvés morts, après avoir mis fin à leurs jours. Deux suicides dans la même semaine, ça fait beaucoup
pour une petite ville comme Chuchki. Interrogeant les témoins, Active tombe sur Tillie, une vieille clocharde complètement imbibée. Elle le
prévient : c'est l'innukaknaaluk le responsable. Or une chose est sûre : le point commun entre les deux suicidés, c'est qu'ils étaient l'un et l'
autre des employés a priori comblés de la Gray Wolf...