Fort de L'eau est la suite de l'immense best-seller "Le champ de personne", élu grand prix des lectrices de Elle en 1996. Dans ce roman prenant, Daniel Picouly, nous raconte ses vacances en Algérie alors qu'il n'avait que quatorze ans. Le cœur de l'histoire se déroule autour d'une date historique, le 4 août 1962. Le jour fatidique de l'entrée dans la capitale de Ben Bella, leader du FLN, et du suicide de Marilyn Monroe. Mais l'histoire qu'il nous raconte n'est pas tout à fait celle à laquelle on pourrait s'attendre. Il n'a que quatorze ans, dit qu'il en a douze, et c'est à travers le regard innocent de ce garçon au cœur dévoué que l'on découvre l'ambiance qui régnait ce jour. Fort de l'eau, ville non loin d'Alger, est " un paradis sur terre ". Les oiseaux, la mer, le ciel, les femmes, tout l'étonne. Daniel Picouly nous fait revivre ces moments passés, ces instants damnés. Comme s'il nous invitait à nous plonger dans les coutumes algériennes, à comprendre cette culture et cet état d'esprit. A l'instar de Louis Calaferte dans "C'est la guerre", il nous décrit un moment historique de notre siècle à travers les yeux d'un enfant. Cette innocence est très séduisante pour un événement qui a fait changer le cours de l'histoire algérienne et française. De plus, son écriture est agréable, comme dans son premier roman. Ses phrases sont courtes et son style très rythmé. On dit souvent que la suite d'un roman est toujours moins réussie, mais ici, ce n'est pas le cas.