Au terme d'une histoire multiséculaire complexe, l'Occident s'est transformé en une " machine sociale " non contrôlable, ayant la certitude d'être universelle parce qu'elle est reproductible. Croissance illimitée des marchandises, multiplication des réseaux de communication, urbanisation intensive, changements techniques continuels, éclatement de la famille-souche, émancipation des femmes, État-providence, scolarisation forcée, démocratie parlementaire : le modèle occidental est persuadé d'être le meilleur. Il joue de la fascination qu'il exerce sur les élites et les peuples pour s'exporter au Sud et à l'Est. L'universalisation du modèle se heurte pourtant à des résistances et à des obstacles de toutes natures. Son triomphe même engendre des ferments de décomposition qui suscitent des alternatives possibles, que l'auteur tente d'explorer dans ce livre.
Serge Latouche est un économiste français né en 1940. Il est l'un des "contributeurs historiques" de La Revue du MAUSS, professeur émérite à la faculté de Droit, Économie et Gestion Jean Monnet (Sceaux) de l'université de Paris-XI. Il a développé une théorie très critique envers l'orthodoxie économique, dénonce l'économisme, l'utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il critique notamment à travers une argumentation théorique et une approche empirique nourrie de nombreux exemples, les notions d'efficacité et de rationalité économiques.
Serge Latouche est directeur du Groupe de Recherche en Anthropologie, Épistémologie et Économie de la Pauvreté (GRAEEP). Il est l'un des partisans les plus connus de la décroissance soutenable (ou décroissance conviviale) et tente au sein de différents collectifs de conceptualiser l'après-développement.