Social, humain, local, durable... Le développement a récemment revêtu des " habits neufs " qui satisfont les critères des organisations internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Mais la logique économique est restée la même, et le modèle de développement conforme à l'orthodoxie néolibérale. Or le développementisme repose sur des croyances eschatologiques en une prospérité matérielle possible pour tous - que l'on sait dommageable et insoutenable pour la planète. Il faut donc remettre en cause les notions de croissance, de pauvreté, de besoins fondamentaux, et déconstruire notre imaginaire économique, ce qui affecte l'occidentalisation et la mondialisation. Certes, il ne s'agit pas de proposer un impossible retour en arrière, mais de penser les formes d'une alternative au développement : notamment la décroissance conviviale et le localisme.
Serge Latouche est un économiste français né en 1940. Il est l'un des "contributeurs historiques" de La Revue du MAUSS, professeur émérite à la faculté de Droit, Économie et Gestion Jean Monnet (Sceaux) de l'université de Paris-XI. Il a développé une théorie très critique envers l'orthodoxie économique, dénonce l'économisme, l'utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il critique notamment à travers une argumentation théorique et une approche empirique nourrie de nombreux exemples, les notions d'efficacité et de rationalité économiques.
Serge Latouche est directeur du Groupe de Recherche en Anthropologie, Épistémologie et Économie de la Pauvreté (GRAEEP). Il est l'un des partisans les plus connus de la décroissance soutenable (ou décroissance conviviale) et tente au sein de différents collectifs de conceptualiser l'après-développement.