Le terme de " mondialisation " - le plus souvent comme mot d'ordre et incantation - est désormais entré dans le langage courant pour désigner la soumission sans précédent de nos vies à l'emprise des marchés. Mais derrière des apparences nouvelles, symbolisées par l'essor de technologies spectaculaires - telles les autoroutes de l'information - on retrouve le mouvement qui, depuis plusieurs siècles, travaille à occidentaliser et uniformiser la planète. Afin de prendre la mesure des défis auxquels est confrontée l'humanité à l'aube du XXIe siècle, Serge Latouche interroge ici la nature exacte de ce processus et l'ambivalence profonde de son principal agent historique : l'Occident. Celui-ci ne détruit-il pas le reste du monde autant par ce qu'il lui donne que par ce qu'il lui prend ? Et n'est-il pas urgent de distinguer le combat légitime pour des valeurs universelles, c'est-à-dire réellement humaines, de cette volonté d'uniformiser la vie par le marché-roi, qui menace, à terme, de déconstruire les fondements mêmes de l'ordre humain ? Serge Latouche procède à une analyse lucide des illusions et impasses de la modernité. Tout en indiquant, au-delà du pessimisme de son constat, à quelles conditions et avec quels moyens, il demeure possible de résister à cet Ordre nouveau qui étend son ombre sur la planète. (J.C. Michéa)
Serge Latouche est un économiste français né en 1940. Il est l'un des "contributeurs historiques" de La Revue du MAUSS, professeur émérite à la faculté de Droit, Économie et Gestion Jean Monnet (Sceaux) de l'université de Paris-XI. Il a développé une théorie très critique envers l'orthodoxie économique, dénonce l'économisme, l'utilitarisme dans les sciences sociales et la notion de développement. Il critique notamment à travers une argumentation théorique et une approche empirique nourrie de nombreux exemples, les notions d'efficacité et de rationalité économiques.
Serge Latouche est directeur du Groupe de Recherche en Anthropologie, Épistémologie et Économie de la Pauvreté (GRAEEP). Il est l'un des partisans les plus connus de la décroissance soutenable (ou décroissance conviviale) et tente au sein de différents collectifs de conceptualiser l'après-développement.